Le traitement de la data est un enjeu prioritaire pour le voyage d’affaires

Les voyageurs d’affaires, dans leurs déplacements professionnels, sollicitent un grand nombre d’acteurs du business travel pour mener à bien leurs missions. Compagnies aériennes, ferroviaires, loueurs de voitures et hôtels, détiennent un grand nombre d’informations sur les horaires, l’identité et le niveau de prestation demandé par leurs clients. Ces derniers partagent cette donnée avec les nombreux intermédiaires du voyage que sont les OBT, agences de voyages, GDS, fournisseurs de cartes logées… Ainsi qu’avec leurs clients. Pourtant, ces derniers, en demande de data, restent sur leur faim. Pourquoi ?

‍

La multiplicité des acteurs

‍

La multiplicité des acteurs du voyage d‘affaires, marché sensiblement intermédié, ne favorise pas la bonne circulation de la donnée. Les différents prestataires ne transmettent qu’une donnée dite “utile” et “légale” à leurs partenaires et font volontairement ou involontairement l’impasse sur le reste des informations. La faute à des process qui doivent être renouvelés et modernisés pour prendre en compte les nouvelles données comme les émissions de Co2. De plus, cette myriade d’acteurs développe des solutions en interne faiblement standardisées qui rendent difficile la connexion des outils entre eux. D’autre part, quand la data circule, elle ne parvient souvent que de façon partielle ou dégradée chez le partenaire. Ces situations ne sont pourtant pas bloquantes dans le service rendu. Elles ne constituent donc pas une priorité au niveau des équipes IT et sont secondarisées au profit d’autres tâches.

Une donnée complexe à calculer

‍

Pour continuer sur les émissions de CO2, il n’y a pas d’homogénéité dans les méthodes de calcul. Chacun prend en compte les paramètres dont il dispose, et qui lui semble nécessaires pour calculer un rejet au plus juste. Seulement, de nombreux paramètres doivent être pris en compte : usure du mode transport, classe, énergie utilisée, météo, géographie du voyage… Et la donnée peut être bien différente si elle est calculée par un opérateur ou par un autre. Par exemple, il n’est pas rare de voir des émissions calculées du simple au quadruple pour un vol entre deux capitales européennes.

‍

La demande grandissante des clients

‍

Cette data qui a du mal à circuler et s’homogénéiser entre divers prestataires revêt pourtant une importance grandissante auprès des clients. En effet, les travel managers, acheteurs, responsables voyages, restent en demande d’informations concernant le déplacement des collaborateurs. D’abord pour des raisons économiques : les entreprises cherchent à réduire le coût des déplacements et rationaliser au maximum la mobilité de chacun. Sur des voyages à l’international, la notion de R.O.I. est de plus en plus prégnante vis-à-vis de l’entreprise comme du salarié. Le voyageur, de plus en plus concerné, manifeste l’envie de connaître l’utilité et la nécessité pour s’engager dans sa mission. De plus, connaître le coût d’un voyage permet à l’entreprise de disposer de faits concrets pour négocier avec les fournisseurs. Négocier sur le prix mais aussi sur les marges arrières, remises et s’accorder plus efficacement sur les volumes. En termes d’énergie et de temps, cela permet aussi de savoir si une négociation nécessite un effort particulier quand elle ne porte que sur une partie très minoritaire du coût du voyage. Enfin, les entreprises qui prennent des engagements sur la réduction des émissions de Co2 ont besoin d’outils précis et fiables pour apprécier leur évolution sur le sujet, en procédant à des comparaisons au fil des ans. Plus qu’un argument commercial auprès des clients, ces engagements sont aussi demandés par d’autres parties prenantes : pouvoirs publics, actionnaires…

‍

La data qui reste une mine d’informations particulièrement prisée revêt un enjeu important pour le business du voyage d’affaires. Les défis qui s’annoncent sur un marché aux multiples acteurs, prestataires et fournisseurs sont les suivants : homogénéisation et circulation des données pour rendre au client l’information qui lui revient.

‍